Dans le premier
cas, des faits sont appréhendés,
saisis. Ici, une douleur plus ou moins intense. Dans le second, un jugement
de valeur portant sur une conduite est émis. Ici, la réprobation
Autre distinction importante:
conscience individuelle
et conscience collective.
La conscience, étymologiquement,
désigne ce qui s’accompagne de savoir. Par conscience, il convient d’entendre
la connaissance que chacun peut avoir de sa propre existence et du monde extérieur.
Reste à préciser quels sont les différents degrés de conscience ( les
variations de notre être-au-monde).
On s’efforcera, ici, de
définir la nature même de la pensée. Cette dernière
est-elle le propre de l’homme ?
Si notre identité s’enracine
dans une subjectivité constituante, nous ne pouvons
pas cependant réduire la vie psychique aux seuls phénomènes conscients. Il
existe une partie immergée : l’inconscient.
Celui-ci peut se manifester dans les rêves ou encore à travers des lapsus.
La
conscience en tant que capacité de représentation, nous permet-elle
alors d’avoir totalement accès au moi, à notre singularité? Est-elle
au fondement même de toute connaissance ou bien
dans certains cas fait-elle obstacle à cette connaissance ? |
Ne pas confondre, tout d’abord, sensation et perception.
La sensation : phénomène qui traduit une stimulation des
organes récepteurs (les sens). Des impressions sensorielles sont reçues. Différents
stimuli interagissent.
La perception :
elle organise, oriente des données sensibles. Elle s’associe, pour cela, à
l’attention et à la volonté. A partir des sensations, une représentation se
fait jour. Exemples :
- voir ≠
regarder
- entendre ≠ écouter
La conscience
immédiate : ce que la connaissance des perceptions
nous procure.
« J ‘appelle perception,
l’impression qui se produit en nous à la présence des objets ; sensation,
cette même impression en tant qu’elle vient par les sens ; conscience
la connaissance qu’on en prend ». Condillac (1714-1780).
Ce qui vaut pour l’homme vaut-il pour l’animal ?
Un constat : l’animal sent, perçoit, peut exprimer des émotions (la
joie, la tristesse).
L’accent est souvent mis
sur le partage de la souffrance, ou – comme chez Rousseau – sur le sentiment
de pitié. L’animal, lui aussi, est capable
d’affects.
Mais, bien que certaines
espèces disposent d’un appareil sensoriel très perfectionné peut-on pour autant leur reconnaître une conscience ?
Certains animaux (dauphins,
primates) ont des capacités cognitives
indéniables. Ils peuvent apprendre, faire preuve de mémorisation et d’adaptation.
On se limitera, toutefois,
à leur accorder une conscience exclusivement spontanée.
Si un certain nombre d’éléments, en effet, rapprochent l’homme de l’animal,
il existe entre les deux une ligne de démarcation décisive : celle du
langage.
La représentation du monde
et de soi-même passe en effet par les mots. Ceux-ci véhiculent du sens et
des valeurs. Les mots sont le matériau privilégié de la pensée et ceci sur
deux plans :
- celui du langage intérieur où l’homme converse avec lui-même
- celui du dialogue, discours tenu aux autres
L’homme dispose ainsi d’une
conscience réflexive
(c’est à dire opérant dans le retrait, la distance de soi à soi). Conscience
seconde qui, par définition, n’adhère jamais à la plénitude des choses. Conscience
objectale : jetée au devant d’elle même.
Etre de projet et de finitude, l’homme est habité spirituellement.
Il affirme ou revendique
sa dignité. Il se détermine librement et ce, grâce à sa raison. Il sait inventer,
innover : il est perfectible
(susceptible d’être perfectionné ou de se perfectionner).
Textes à consulter
:
1. Texte de Feuerbach(1804-1872) |
2. Texte d'Alain (1868-1951) |
Un trait distinctif est à retenir : la double existence de l’homme.
Non seulement l’homme sent,
perçoit mais il est capable de commenter ses sensations et perceptions. Il
se manifeste comme esprit et sait donner à ses actes un caractère singulier,
personnel.
Etre pour soi, l’homme peut
se contempler, se pencher sur lui-même ; se reconnaître. Il n’est jamais
immergé dans le monde compact et totalement muet des choses.
Son rapport au temps est
unique : capable de penser sa vie, il invente son propre présent et porte
la responsabilité de ses actes. Il dispose, en effet, d’un libre
arbitre (c’est à dire du pouvoir de juger ou d’agir par
soi-même). Il se détermine librement.
L’homme est un être toujours
en situation. Difficile donc de sous-estimer ses conditions réelles d’existence.
Est-ce dire que c’est la vie sociale et matérielle qui façonne la conscience ?
Qu’est-ce qui, chez l’homme, rend possible la conscience ?
3.Texte de J.J Wunenberger |
4.Texte de Kant (1724-1804) |
Dans cet inconscient, des représentations liées à des pulsions primitives, aux désirs, ont été plus ou moins enfouies. De manière déguisée, ces représentations se réinvestissent sous des formes très diverses ( rêves, lapsus, actes manqués ou compulsionnels...). Mais ce qui a été refoulé, exige pour être maintenu une énergie continuelle, une résistance du moi. Et, c'est précisément la conscience qui servira de médiatrice entre le principe de réalité, les impératifs moraux et le principe de plaisir.
Une critique:
Mais si dans certaines situations, nous tentons d'excuser nos actes par des motivations inconscientes, n'est-ce pas diluer notre part de responsabilité? N'est-ce pas "fuir ce que l'on est" dit Sartre; se démettre de soi- même et par là, se réfugier dans le mensonge et la mauvaise foi.
Nous ne sommes nullement le jouet de forces instinctives et obscures qui nous échappent. Invoquer un déterminisme de l'inconscient revient à abdiquer sa liberté. La conscience est bien plutôt un pouvoir de dépassement.
Conclusion:
Notre
propre libération passe par la connaissance des déterminismes
inconscients.