Prix attribués

 

1er prix attribué à Pierre-Samuel Gillardin, 2de 2

 

Véronique Olmi , Bord de mer

   Mélangez la puissance de diffusion des sentiments, des perceptions et des émotions du film Sixième sens, un peu de la démonstration du rapport entre les choses du Fabuleux destin d’Amélie Poulain, ajoutez-y une bonne dose de tristesse, de douleur, de morosité et de drames, rehaussez le goût de frustrations, incorporez-y une histoire, ajoutez un peu de sel, 121 pages, laissez mijoter à feu doux pendant deux heures, et vous obtiendrez le scénario de ce roman édité dans la collection Babel. J’ai toujours pensé qu’on pouvait rire de tout… Jusqu’à ce que je lise ce livre. Non, on ne peut pas exorciser le mal qui l’habite. Si jamais vous le lisez dans l’état d’esprit « Mince, je n’ai pas le moral, je vais me lire un bon coup de Véronique Olmi ou de Pince-mi et Pince-moi sont dans un bateau, leur plan de croisière tombe à l’eau, qu’est-ce qui reste ? », demandez à quelqu’un de vous préparer une corde, cela vous fera gagner du temps. L’écriture de l’auteur est âpre, poétique et magnifique. Véronique Olmi nous invite à dépasser les apparences d’une mère un peu déjantée, tourmentée par ses souffrances, ses angoisses, ses souvenirs. L’implacable puissance de sa plume dévoile la véritable obscurité qui se nourrit de nos faiblesses et qui cache le véritable mal de nos vies : les peurs qui hantent nos cauchemars, et qui palpitent en nous.

 

2ème prix attribué à Bruno Loton, TAA

 

Denis Lachaud , La forme profonde

   La forme profonde résonne en nous.

   Difficile de s'avouer qu'il y a une certaine vérité dans ce bouquin. On vit le quotidien d'un quartier en passant des enfants aux parents ; on avale de la violence sans s'en rendre compte, comme si elle nous était familière. Et puis on se dit "non c'est pas possible !", on n'y croit pas, ce n'est qu'un roman. Oui, ce n'est qu'un roman, mais un roman bourré de vérités. On est pris dans ce quotidien, dans cette violence, on voudrait intervenir mais on ne peut pas. Alors ça continue. On est parfois mal à l'aise, mais on ne referme pas le livre, on est imprégné du rythme de la vie de ce quartier.

   Cette histoire, c'est la vraie vie, et c'est pour ça qu'on n'arrive pas à se dire : "oui, c'est la vérité", car il n'y a rien de plus dur que de voir la réalité en face. Denis Lachaud nous montre ce que tout le monde se cache, nous raconte ce qu'on a tous vécu (car il y a forcément un des personnages qui fait écho en nous). C'est bien pour cette raison qu'on est un peu dérangé par son récit. Mais c'est aussi pour cette même raison qu'on n'ose s'avouer que cette histoire pourrait exister.

 

3ème prix attribué à Fanny Dupas, TAA

 

Nina Bouraoui , Garçon manqué

   Une jeune femme partagée entre ses origines, née d'un père algérien et d'une mère française, en quête de son identité voyage de la France à l'Algérie afin d'y trouver une part d'elle-même. Un récit qui a le mérite d'être court car le style d'écriture est monotone, ennuyeux et l'action se fait attendre. Seulement 189 pages de courtes phrases mais une lecture pénible et longue. L'envie d'arriver au bout est uniquement liée à l'envie d'en finir avec ce livre.