RENDEZ-VOUS LE 7 AVRIL 2003

GRAND AUDITORIUM DU LYCEE

A 10H10

 

 

 RENCONTRE MUSICALE

 

VOIX DE LA RENAISSANCE ANGLAISE

ET MUSIQUE ELECTROACOUSTIQUE

 

LYCEE LIVET, 7 AVRIL 2003

 

PROGRAMME

 

 

 

 

PROLONGEMENT IMAGE-SON DE CETTE RENCONTRE

SUR LE WEB MI-MAI

http://lyceelivet.free.fr

Allez sur Disciplines. Cliquez sur la rubrique Philosophie. Faire défiler l’index du sommaire : cliquez sur Evènements et ensuite sur la rubrique Musique.

 

 

   

ELOGE DE LA MUSIQUE.

« La musique lie et délie le sonore, la musique lie et délie les corps, la musique lie et délie les passions, la musique lie et délie les pensées, la musique lie et délie les hommes.

La musique lie le sonore parce qu’elle l’insère dans des structures, l’attache à des règles de perception ; elle délie le sonore parce qu’elle l’arrache au sens intellectuel ou vital (le son musical n’est ni mot ni signe), le rend à lui-même, nous rend disponibles à sa pure sensorialité. La musique lie les passions parce qu’elle leur donne comme une langue universelle, et les délie pour la même raison, parce qu’elle leur donne leur langue. La musique lie les pensées parce qu’elle est une énergie parfaitement libre, la motricité même, et qu’elle stimule et soutient l’enchaînement des idées sans qu’aucune pensée déterminée oriente ou limite cet enchaînement ; et elle délie les pensées pour la même raison, parce qu’elle facilite leur éclosion et bénit leur maturation. La musique lie les hommes à la fois parce qu’elle les envoûte, qu’elle leur commande et qu’elle les réunit ; elle les délie parce qu’elle ouvre un espace où le mouvement n’est plus aliéné au but, au sens et aux autorités. »

 

           Bernard Sève, L’altération musicale,  Ed. Seuil, 2002.

 

 

    

  

 

ENSEMBLE QUOD LIBET

NANTES

 

              Emmanuelle Bonneau & LAURE Ducos : soprani                

Anne-Claire Brehu & Catherine Eon : alti

Michel Chatet & Didier Landrieux : ténors

Jean-Paul Magouët & Rémy Pailler : basses

Direction : Claude Martinet

 

Cet ensemble s’organise autour d’un noyau de huit chanteurs solistes. Son répertoire va de la Renaissance à la musique contemporaine.

L’ensemble QUOD LIBET interprète les musiques les plus variées de l’époque élisabéthaine : de la prière la plus recueillie (en latin ou en anglais selon le souverain) à la chanson à danser la plus légère.

Ses prestations peuvent être complétées par quelques exemples de la musique contemporaine du XXème siècle.

En fonction des programmes présentés, les voix peuvent se faire entendre seules ou associées aux instruments.

Même dans les partitions les plus difficiles, leur aisance est confondante.    

 

 

 

 Ensemble QUOD LIBET

   PROGRAMME

 

1. Sing  Joyfully       2’30             William Byrd (vers 1540 -1623)

Sur le texte du Psaume 81, légèrement modifié.

Pour six voix  ( deux soprani, alto, deux ténors, basse ).

Sing joyfully unto God our strength.

Sing loud unto the God of Jacob.

Take the song, and bring forth the timbrel,

the pleasant harp and the viol.

Blow the trumpet in the new moon,

even in the time appointed,

and at our feast day.

For this is a statute for Israel,

and a law of the God of Jacob.

 

Criez de joie pour Dieu notre force.

Acclamez le Dieu de Jacob.

Ouvrez le concert, frappez le tambourin,

la douce harpe ainsi que la lyre.

Sonnez du cor au mois nouveau,

à la pleine lune, au jour de notre fête.

Car Israël a une loi, un jugement du Dieu de Jacob.

 

 

2. Première Lamentation de Jérémie    3’             Thomas Tallis (1505 -1585)

 Pour cinq voix  ( alto, deux ténors, deux basses ).

ALEPH .  Quomodo sedet sola civitas plena populo : facta est quasi vidua domina gentium, princeps provinciarum facta est sub tributo.

BETH . Plorans ploravit in nocte, et lacrimae eius in maxillis eius : non est qui conseletur eam ex omnibus caris eius : omnes amici eius spreverunt eam, et facti sunt ei inimici.

Ierusalem, Ierusalem, convertere ad Dominum Deum tuum.

 

ALEPH .  Quoi! Elle est assise à l’écart, la Ville si populeuse ! Elle est devenue comme une veuve, grande entre les nations,  souveraine entre les états. Princesse parmi les provinces, elle est réduite à la servitude.

 

BETH .  Elle passe les nuits à pleurer et ses joues se couvrent de larmes. Pas un qui la console parmi ceux qui l’aimaient. Tous ses amis l’ont trahie et sont devenus ses ennemis !

Jérusalem, Jérusalem, reviens au Seigneur, ton Dieu.

 

 

3. A Nativity  (1984)    3’             John Tavener  (né en 1944)

Sur un poème de W. B. Yeats ( poète et écrivain irlandais 1865 - 1939)

What woman hugs her infant there? Another star has shot her ear.

What made the drapery glisten so? Not a man, but Delacroix.

 

What made the ceiling waterproof? Landor’s tarpaulin on the roof.

What brushes fly and moth aside? Irving, and his plume of pride.

 

What hurries out the knave and dolt? Talma and his thunderbolt.

Why is the woman terror struck? Can there be mercy in that look?

 

Quelle est cette femme qui berce son enfant? Une étoile encore a percé son oreille.

Qu’est-ce qui fait ainsi chatoyer les tentures ? Non pas un homme, mais Delacroix.

 

Qu’est-ce qui a rendu le toit étanche ? La toile goudronnée de Landor qui recouvre le toit.

Qu’est-ce qui chasse les mouches et les  mites ? Irving et son panache d’orgueil.

 

Qu’est-ce qui fait s’enfuir le fripon et le nigaud ? Talma et sa foudre.

Pourquoi cette femme est-elle pétrifiée de terreur ? Peut-il y avoir de la pitié dans ce regard.

 

 

 

Delacroix, peintre français (1798-1863) ; Landor, écrivain anglais (1775-1864) ; Irving, acteur anglais (1838,1905) ; Talma, tragédien français (1763-1826).

 

 

John Tavener étudie à la Royal Academy. A 21 ans, il écrit une œuvre de très grande  importance, The Whale (La Baleine) et reçoit de nombreuses commandes.

En 1977, il se convertit à l’Eglise Orthodoxe et compose, surtout à partir de cette période, de la musique sacrée dont des œuvres pour chœur a capella.

 

 

A Nativity. La première exécution de cette œuvre date de 1987. La mélodie est chantée in extenso par la première soprane tandis que les autres voix, après avoir commencé à l’unisson s’arrêtent une à une sur une note de la mélodie et construisent un cluster (agrégat de notes aléatoires).

 

 

4. See, see the shepherds’ Queen    2’             Thomas Tomkins (1572 - 1656)

 

Chanson à cinq voix  ( deux soprani, alto, ténor, basse ).

 

See, see the shepherds’Queen,

See, see the shepherds’Queen,

Fair Phyllis all in green,

Fa, la, la …

The shepherds home her bringing

With piping and with singing

Fa, la, la …

Then dance we on a row

And chant it as we go.

 

 

Voyez, voyez la Reine des bergers,

Belle Phyllis, tout de vert vêtue,

Fa la la…

Les bergers à sa demeure l’accompagnent

Avec flûtes et chansons.

Fa la la…

Alors dansons à la file

Et chantons en chemin.

 

 

 

5. Weep, O mine eyes    3’             John Bennett  (1575? - 1614)

 

Weep, O mine eyes,

Weep, O mine eyes and cease not.

Alas, these your spring tides,

Alas these your spring tides, methinks, increase not.

O when begin you

To swell so high that I may drown me in you ?

 

 

Pleurez, ô mes yeux, ne cessez pas de pleurer.

Hélas, j’ai peur que ces crues du printemps ne monteront davantage,

O quand commencerez-vous à vous remplir si haut que je puisse m’y noyer.

 

 

6. Gentil Prince de Renom    2’               (Henri VIII* 1491 - 1547)

 

Henri VIII, grande figure historique de la dynastie des Tudor, fut le contemporain de François 1er et de Charles Quint.

Chanson en français à quatre voix  ( soprano, deux ténors, basse )

 

Gentil duc de Lorraine, prince de grand renom,

Tu as la renommée jusques delà les monts

Et toy et tes gens d‘armes et tous les compaignons*.      compagnons

Du premier coup qu’il frappe abattit les danjons* ;           donjons

Tirez, tirez ,bombardes, serpentines, canons longs,

Et si orrez* la messe que les corbins* diront.                  Et vous entendrez     

                                                                                               corbeaux

 

Nous suymes* gentilshommes, prenez-nous à rançon !           sommes

Vous mentez par la gorge, vous n’êtes que larrons

Et violeurs de femmes et brûleurs de maisons.

Vous en aurez la corde par dessous le menton*               Vous serez pendus

Et si orrez matines au chant des oisillons*,                     Ainsi, vous entendrez   

Et si orrez la messe que les corbins diront.                      l’office du matin.

   

 

7. The Blue Bird   (1911)    5’             Charles  Stanford  (1852 - 1924)

 

Sur un poème de Mary Coleridge (1861-1907)

Chanson à cinq voix  ( soprano, deux alti, ténor, basse ).

 

The lake lay blue below the hill,

O’er it, as it looked, there flew

Across the water, cold and still,

A bird whose wings were palest blue.

The sky above was blue at last,

The sky beneath me was blue in blue,

A moment, ere the bird had passed,

It caught his image as he flew.

The lake lay blue below the hill.

 

 

Le lac s’étalait, bleu au pied de la colline,

Au-dessus s’enfuit, alors que je le contemplais,

Rayure sur les eaux figées et froides,

Un oiseau aux ailes d’un bleu diaphane.

Le ciel en haut était, enfin,  bleu,

Le ciel en dessous de moi, bleu sur bleu,

Un instant, à peine l’oiseau allait-il disparaître,

Le lac saisit son image en plein vol.

Le lac s’étalait bleu au pied de la colline.

 

 

 

 

MUSIQUE CONTEMPORAINE:

ELECTROACOUSTIQUE, VOIX ET VIDEO.

 

PROGRAMME.

1.     Haulie, Mario Mary                 9' 10"

2.     I need this, Ed Bennett               13' 50"  

3.     Resonare Fibris, Ricardo Nillni             9' 

4.     SSSSCHCHS, Arturo Gervasoni       9' 07"

5.     Quim(h)eras II, Octavio Lopez            11' 20"

 

Soprano :

Anne Magouët

 

Vidéo :

Laura Nillni

Oskar Fischinger

 

Projection sonore :

Mario Mary

Arturo Gervasoni

 

1.Haulie, Mario Mary

Haulie (9'10"-2002- pièce électroacoustique, version originale en 8 pistes. Commande de l’INA-GRM) est une pièce avec des articulations implacables qui rythment le discours musical et impriment à la musique un caractère tenace. La technique d’orchestration électroacoustique a été utilisée tant dans la création des matériaux que dans l’articulation du discours. Orchestrer les sons et les actions a servi à renforcer chaque intention musicale. A la différence de la musique instrumentale, l’orchestration électroacoustique permet, en plus, de mener un travail minutieux sur le placement dans l’espace de chaque élément interne du son. Les différents plans et les mouvements panoramiques internes sont des aspects essentiels pour enrichir la vie interne du son. De telle sorte que le travail sur la matière sonore, sur l’espace qu’elle déploie et sur le discours musical résultant sont toujours étroitement liés entre eux. Haulie a été créée pour les Journées de Musique Electroacoustique de Vitoria-Gasteiz (Espagne).Mention au Concours International de Bourges 2002. Sélectionnée pour l’ICMC (Suède 2002) et le CD du Festival.

 

2.I need this, Ed Bennett

(13' 50"-2001- pour soprano et sons électroacoustiques). Nous sommes tous obsédés par quelque chose qui peut devenir une addiction (musique, café, alcool, nourriture, drogues, exercice, TV, internet, chocolat, etc…).Dans I need this, la chanteuse semble être obsédée par quelque chose. Le texte utilisé est fait de collages de fragments de phrases, quelques uns issus des séances d’improvisation entre le compositeur et une interprète. Un état irrationnel, déconcertant et incohérent prend progressivement possession de la chanteuse, comme s’il s’agissait d’une véritable crise d’anxiété.

 

3.Resonare fibris, Ricardo Nillni

(9'-1999- pour vidéo et sons électroacoustiques). Vue à travers des fenêtres en domino, la forêt défile comme une réalité ultime, métaphore du temps qui passe. Un processus de superposition de fines membranes de couleurs / sons génère de nouveaux plans à chaque instant, tout en conservant des éléments primitifs. Ainsi imprégnée du thème de la transparence, aussi bien dans son aspect sonore que visuel, l’œuvre tourne autour de la mémoire.

 

4.SSSCHCHS, Arturo Gervasoni

(9' 07"-2001-) est une pièce mixte pour voix de femme et sons électroacoustiques. C’est ce qu’il y a derrière la signification précise d’un langage et qui songe à l’atteindre. Le nom de l’innommable, le presque dit ou le dit sans mots.

 

5.Quim(h)eras II

(11'20"-2002-) pour sons électroacoustiques avec le film "Wax Experiments" d’Oskar Fischinger). Ces coupes, ces plis dans la cire, ont généré l’idée de travailler l’espace (tant réel que musical) d’une façon plastique « plis et replis de la matière », semblable au film d’Oskar Fischinger Wax Experiments. La structure de cette œuvre est synchronisée avec les changements de tableaux du film, de façon à pouvoir ainsi expérimenter une forme de synesthésie entre la vision et l’audition. La partie centrale et la fin de la pièce, présentent un jeu asymétrique pour ponctuer la non-intention d’illustration. Le jeu instrumental du guitariste Bill Frisell constitue une source d’inspiration pour l’utilisation des sons de la guitare électrique et du discours musical. 

 

 

1.MARIO MARY (1961)

Mario Mary est Docteur en Esthétique, science et technologie des arts ainsi que directeur artistique du Cycle de Musique par Ordinateur et enseignant à l’Université Paris 8. Auparavant, il a fait des études au sein du Groupe de Recherche Musicale (GRM) du Conservatoire de Paris et de l’IRCAM où, il a travaillé comme compositeur en recherche et publié « AudioSculpt Cross-Synthesis Handbook ».

Compositeur de musique instrumentale et de musique par ordinateur, Mario Mary a été invité par diverses institutions pour réaliser des compositions et donner des conférences : GRM, IRCAM, Institut de Musique Electroacoustique et Expérimentale de Vienne (Autriche), Ex-Teresa Arte Actual (Mexique), DIEM (Danemark), LIPM (Argentine), Université d’Aveiro (Portugal), Université Nationale de La Plata (Argentine).Mario Mary gagne les Premiers Prix des concours de composition Luigi Russolo ’94 (Varese), Fondo Nacional de las Artes ’97 (Buenos Aires), Pierre Schaeffer ‘98(Pescara), Tribune Nationale de Musique Electroacoustique ’98 et 2001(Buenos Aires), PanAccordion 2000 (Oulu), Musica Nova 2002 (Prague), ainsi que deux Mentions au Concours International de Bourges 2002. Ses compositions sont jouées dans d’importants événements de la musique contemporaine.

 

2.ED BENNETT (1975)

Ed Bennett fait ses études de musique à la Coventry University (Angleterre) et au Hall College of Arts (West Yorkshire). Sa production musicale comprend de la musique de chambre, de la musique vocale et de la musique électroacoustique. Ed Bennett a reçu des commandes de plusieurs ensembles et solistes. Il a réalisé divers projets avec de la danse contemporaine ainsi que des musiques pour courts métrages.

 

3.RICARDO NILLNI (1960)

Etudes de composition à la faculté des Arts et Sciences Musicales de Buenos Aires et des Techniques électroacoustiques de Tel-Aviv sous la direction de Itzjak Sadaï. Depuis 1987, il réside à Paris et a obtenu un Prix de composition au CNSMDP. En 1991, il reçoit le prix TRINAC du Conseil International de la Musique pour Zoom per camera et, en 1994, le prix TRIME pour Gaps. En 1995, lauréat du Prix de Boswil pour son oeuvre Granula. En 1999, prix de composition de la ville de Wiesbaden pour son œuvre "Habillage du vide". Depuis septembre 2000, il est compositeur en résidence auprès de l’Orchestre de Picardie. Actuellement, il travaille sur une œuvre pour 10 instruments et dispositif électronique, commande de l’INA-GRM et 2E2M.

 

4.LAURA NILLNI (1961)

Laura Nillni vit et travaille en France depuis 1987.

Expositions personnelles récentes :

2002 : « Ombres portées », Galerie Lélia Mordoch, Paris (édition de catalogue).

« Le palindrome », installation en espace urbain, commande de la Ville de Palaiseau.

2000 : Maison de Fernand Léger, Gif-sur-Yvette.

1999 : « Senza Tempo », Galerie Lélia Mordoch, Paris.

1998 : « Senza Tempo (per camera) », installation vidéo, (5ème Forum des Arts Plastiques d’Ile-de-France).

1996 : « Variations solaires », installation en plein air, Ville de Gif-sur-Yvette.

Depuis 1996, participe régulièrement aux expositions de groupe de la Galerie Lélia Mordoch qui a présenté son travail sur les foires suivantes : Saga 1998, Paris, ‘MIART 98, Milan, Italie, FIA 98, Caracas, Venezuela, ‘ART N.Y. 98, Art Miami 99, Art Paris 2001et 2002.

 

LAURA ET RICARDO NILLNI

Films.

2002 :  « Portées disparues » , présentation Galerie Lélia Mordoch, Paris. Kunsthalle, Breme, Allemagne, exposition  «  Van Gogh et les champs  », « Transit ».

2000 : « Via aerea »

1999 : « Boule de Neige », Festival « Neige 2000 (Québec, 2000).

« Resonare Fibris », Rencontres électroniques de Rennes 2000.

1998 : « Senza Tempo » (vidéo et Internet) 4ème Festival International de Vidéo danse (Buenos Aires, 1998).

« Senza Tempo-per camera- », installation Vidéo.

1997 : « Le mal qui foudroie en plein bonheur », 3ème Festival International de Vidéo danse (Buenos Aires, 1997).

10ème Festival Buenos Aires Vidéo, Instituto de Cooperacion Iberoamericana (1998).

Festival International de Vidéo danse « Stuc », (Louvain, Belgique, 1999).

 

5. ARTURO GERVASONI (1962)

Né en Argentine, Arturo Gervasoni réside à Nantes depuis 1990. Il a fait ses études de Composition à l’Université Nationale de Cordoba (Argentine) et a, ensuite, effectué des stages avec F. Kropfl, H. Lachenmann, T. Murail et Ph. Manoury.

Son œuvre comprend de la musique pour orchestre, de la musique vocale, de la musique de chambre, et de musique électroacoustique pour bande live electronic. Il a été sélectionné pour le New Music American Festival 1998 (Miami),  le Concours de l’Université de Rennes 1992, North/South Consonance Inc. 1996 (New-York), The ISCM’s World Music Days Festival 1997 (Manchester). Il gagne le 2ème Prix de composition pour guitare Radio-France 1991, Mention Marimolin (Argentina), 3ème Prix Concours de Moldavie 1993, Mention Irino Prize 1993 (Japon), Prix Timalca 2000 (Cuba).

Fondateur de l’Ensemble Berlingot Musique d’Aujourd’hui, il enseigne l’analyse de la Musique du XXème siècle à l’Université  Permanente de Nantes.

 

6.OCTAVIO LOPEZ (1962)

Résidant en France depuis 1987, il suit des études de composition sous la direction de José Luis Campana. En 1992, il reçoit le 1er prix de composition (à l’unanimité) et le 1er prix d’analyse à l’Ecole Nationale de Musique d’Aulnay-sous-Bois ainsi que le Kranichsteiner Stipendienpreis à l’internationale Ferienkurse für Neue Musik à Darmstadt. De 1993 à 1994, Il suit des études de psycho-acoustique et d’informatique musicale à l’Université Scientifique d’Orsay, Paris-Sud. En 1994 et 1995, il est compositeur invité au cursus annuel d’informatique et de composition assistée par ordinateur de l’IRCAM.

Ses préoccupations esthétiques en ce qui concerne sa musique l’amènent à participer au séminaire du musicologue Simha Arom au Lacito (CNRS), en 1996, et parallèlement dans ses dernières œuvres, à explorer la confluence entre les langages picturaux et musicaux. Par cette position esthétique, il a été invité à donner des conférences : Universidad de Deusto (Bilbao), CDMC (Paris), Universidad Catolica Argentina et dans des festivals comme Incontri Internazionali di Musica Contemporanea (Jesi), Festival Manca (Nice), le Centre de l’Audiovisuel (Aix-en-Provence), le Centre des Ecritures Cinématographiques (Moulin d’Andé). Les œuvres d’Octavio Lopez ont été créées dans différents pays d’Europe comme en Amérique du Nord et du Sud par des ensembles solistes tels que 2E2M, Musicatreize, Court-Circuit, Cikada, L’Instant donné, Phormix, Encuentros, Kuraia, Francis Pierre, Catherine Bowie, Pierre Dutrieu, Peter Bruns, David Simpson, Maurice Barbetti, Thierry Miroglio…

 

7.OSKAR FISCHINGER (1900-1967)

Oskar Fischinger a été un puriste dans l’expérimentation abstraite. En 1936, il quitte l’Allemagne pour Hollywood invité par la Paramount. Travaille dans les studios de Walt Disney et a été le principal créateur de Fantasia. A Hollywood, il travaille comme peintre et cinéaste abstrait jusqu’à sa mort en 1967.

Parmi ceux qui ont travaillé la forme, seul Fischinger a produit des abstractions sur film, au point que son nom est devenu représentatif de ce genre de recherche formelle.

Oskar Fischinger, livret de textes par William Moritz, Re:Voir Vidéo, 1998.     

Wax Experiments (1921-1926).

En 1921, l’artiste Oskar Fischinger eut l’idée de construire une machine pour le cinéma d’animation, permettant de synchroniser un mécanisme de coupe avec une caméra afin que chaque tranche coupée à l’extrémité d’un bloc de cire donne à la caméra, l’image de la surface du bloc. Cette technique de film est donc une coupe transversale en accéléré des images formées dans la cire.

*William Moritz est le spécialiste des travaux cinématographiques de Fischinger.  

 

8.ANNE MAGOUËT (1974).

Anne Magouët est soprano. Après des études littéraires et musicales complètes en tant qu’altiste (alto, musique de chambre, orchestre, écriture), Anne Magouët, débute le chant au C.N.R de Nantes où elle obtient une médaille d'or en chant, musique ancienne (musique de chambre), art lyrique et un prix de perfectionnement en chant et en art lyrique dans la classe d’Annie Tasset.

Elle intègre rapidement l’Ensemble Vocal de Nantes, dirigé par Paul Colléaux, avec lequel elle participe à de nombreuses productions. Elle se perfectionne ensuite à Paris et enfin avec le baryton Alain Buet.

Elle se produit tant en récital (avec Gaëlle Tilizien) qu’en soprano solo, invitée par différents ensembles vocaux et chante régulièrement avec des ensembles tels que les Musiciens du Paradis, l'Ensemble Jacques Moderne, l’Ensemble Vocal de Nantes, la Réjouissance, Les Caractères Lyriques…

Parallèlement à ses activités dans le répertoire baroque et classique, Anne Magouët chante dans le OHL Acoustic et le OHL Orchestra (big band) de Geoffroy Tamisier. Elle a pris part aux spectacles « Qui parle ? », une création de Marc Ducret (dont elle a enregistré une partie en janvier 2003) et également à la recréation de la Musique Sacrée de Duke Ellington avec le Nine Spirit de Raphaël Imbert.

Cette année, après des Carmina Burana, elle chantera plusieurs fois avec le Capriccio Français dans la Passion selon St Jean de Bach et dans une série de cantates de Bach ainsi qu’avec Les Musiciens du Paradis dans la saison musicale du Mont Saint Michel. Avec l’Ensemble Jacques Moderne, elle chantera également des cantates de Bach, enregistrera Jephté de Carissimi, et chantera un programme de musique française à Prague.

Après avoir chanté les Folksongs de Beethoven aux Promenades musicales du Pays d’Auge, elle prendra part aux Tapas Nocturnes de Puy-Chenin avant de terminer l’été avec plusieurs Stabat mater de Pergolèse (avec le contre-ténor James Bowman) et l’enregistrement d’un disque avec l’ensemble Jachet de Mantoue et les Saqueboutiers de Toulouse.

Elle approchera aussi la musique contemporaine avec une création d’Alban Darche de Victor Hugo et une série de concerts pour soprano et bande magnétique avec le compositeur argentin Arturo Gervasoni.

En 2004, elle chantera dans « Amour et Bacchus », un divertissement en musique avec l’orchestre Stadivaria.

Anne Magouët enseigne le chant à l’Ecole Nationale de Musique et de Danse de Laval.   

 

 

 

L’ART DES BRUITS

 

Peut-on passer des timbres des sons produits par les instruments traditionnels aux timbres -- quasiment illimités -- des bruits ?

L’orchestration des sons-bruits n’exige-t-elle pas  de nouveaux instruments et d’autres modes de rencontres pour vivifier notre sensibilité musicale ?

 

Nous vous proposons, pour conclure, quelques extraits d’un ouvrage de Luigi Russolo, l’un des représentants du mouvement futuriste italien.

Un petit ouvrage (écrit en 1913) aussi audacieux que stimulant !

 

« Pour exciter notre sensibilité, la musique s’est développée en recherchant une polyphonie plus complexe et une variété plus grande de timbres et de coloris instrumentaux. Elle s’efforça d’obtenir les successions les plus compliquées d’accords dissonants et prépara ainsi le BRUIT MUSICAL.

Cette évolution vers le son-bruit n’est possible qu’aujourd’hui. L’oreille d’un homme du dix-huitième siècle n’aurait jamais supporté l’intensité discordante de certains accords produits par nos orchestres (triplés quant au nombre des exécutants) ; notre oreille au contraire s’en réjouit, habituée qu’elle est par la vie moderne, riche en bruits de toute sorte. Notre oreille, pourtant, bien loin de s’en contenter, réclame sans cesse de plus vastes sensations acoustiques. […]

 

Traversons ensemble une grande ville moderne, les oreilles plus attentives  que les yeux, et nous varierons les plaisirs de notre sensibilité en distinguant les glouglous de l’eau, d’air et de gaz dans des tuyaux métalliques, les borborygmes et les râles des moteurs qui respirent avec une animalité indiscutable, la palpitation des soupapes, le va-et-vient des pistons, les cris stridents des scies mécaniques, les bonds sonores des tramways sur les rails, le claquement des fouets, le clapotement des drapeaux. Nous nous amuserons à orchestrer idéalement les portes à coulisses des magasins, le brouhaha des foules, les tintamarres différents des gares, des forges, des filatures, des imprimeries, des usines électriques et des chemins de fer souterrains. Il ne faut pas oublier les bruits absolument nouveaux de la guerre moderne.[…]

 

Bien que la caractéristique du bruit soit de nous rappeler brutalement à la vie, l’ART DES BRUITS NE DOIT PAS ÊTRE LIMITE A UNE SIMPLE REPRODUCTION IMITATIVE. L’art des bruits tirera sa principale faculté d’émotion du plaisir acoustique spécial que l’inspiration de l’artiste obtiendra par des combinaisons de bruits. »

 

                            Luigi Russolo, L’art des bruits, Ed. Allia, 2003, 6.10 €.