Minoritaire, il avait consenti à jouer aux côtés de ses camarades d’enfance au sein d’une équipe au nom bien français. Mais, parce qu’il s’appliquait toujours à reproduire les actions, la gestuelle du capitaine du Milan AC, ses copains, pour le taquiner, lui assignèrent le nom de Maldini. Loin de s’en offusquer, il s’en trouva honoré et organisa toute sa vie autour de sa nouvelle identité. De simple fan, il était passé au grade supérieur de double. Il ne portait plus que le numéro de Maldini et jouait au même poste que lui. Entre semailles et récoltes, les maillots Maldini remplacèrent l’essentiel de sa garde-robe ; même hors des terrains de foot, on le reconnaissait à sa tenue. S’il partageait la passion du foot avec tous ses copains, Madické se sentait néanmoins isolé du groupe lorsqu’il s’agissait d’un match opposant l’Italie à la France. Dans cet univers irrémédiablement francophile, ses pronostics à lui n’étaient pas les bienvenus. Aussi avait-il appris à les taire, même lorsque l’Italie affrontait un autre pays.

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