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Je vais au zoo, je le vois assis sur la chaise vert forêt et je viens tout près pour me frotter à lui. A le trouver toujours ainsi dans le bruissement  des acacias avec les perroquets pas loin, je me sens devenir liquide et acide. Tout le long du chemin avant d’apercevoir sa silhouette, je devine mon sang charriant des substances piquantes et ma sueur se déposant dans le creux de mes mains et naturellement dans l’intime de mes cuisses.

            Il m’emmène dans sa voiture glacée et dans la chambre mauve, il construit autour de moi sa barrière. […]   

            Quand je repars, un peu plus captive encore, il me donne trois cachets que je fourrre dans les poches de ma robe et que je prends chaque matin puisqu’il me l’a demandé. Je me dis, ce sont des saloperies, il est revenu avec ses saloperies mais je veux les sentir fondre à l’intérieur, je veux les absorber et me sentir si molle et douce et belle. […]

            Alors je prends les cachets, les arc en ciel et les miracles, je me dis, il traficote toujours […] Mais je n’ai pas peur, je n’ai plus peur de rien .