PREMIERS REPÈRES

 

Date et lieu de naissance de la philosophie : VII-VI ème siècle avant notre ère, en Grèce.

Ce mode de réflexion indique une situation de rupture avec le système de représentations principalement basé sur le mythe (muthos) ; récit s’appuyant sur des croyances multiples où les divinités sont omniprésentes. " Assemblage de merveilleux " selon la définition d’Aristote.

La raison (le logos) devient alors le plus grand dénominateur commun. Ajoutons que la curiosité, l’exercice du doute et de l’ironie viennent servir la pensée discursive (pensée fondée sur des discours). Un travail de rationalisation, de conceptualisation se met en place.

On appellera concepts : un ensemble d’outils opératoires, d’instruments nous permettant d’interroger et de déchiffrer le réel.

L’attitude philosophique permet ainsi de s’opposer à l’opinion (à la doxa). Dire non aux idées reçues, aux préjugés voilà sa tâche première.

Le dialogue, le débat argumenté doivent pour cela viser l’objectivation.

Comment ?

Par un art consommé, celui de la dialectique : discours critique, science de la démonstration (enchaînement de propositions et de définitions). Cette dialectique ne saurait donc être confondue avec le bien parler, l’élégance purement rhétorique, en un mot : la sophistique.

A travers ces discours, se joue l’éveil de la raison. Ce qui est effectivement recherché, c’est l’intelligibilité la plus haute, l’universalisation, ce qui est recevable par le plus grand nombre. Démarche résolument tournée vers l’autre car animée par la recherche de la vérité.

Platon : " Si tu te défais des pensées dépourvues de valeur, tu pèseras moins lourd à ceux qui te fréquenteront ; car tu auras la sagesse de ne pas te figurer savoir ce que tu ne sais pas ".

Il y a là, un exigeant travail critique qui investit le monde, lui donne sens. Cette volonté d’élucidation porte, en effet, sur le sens et la valeur de l’être même des choses. Encore faut-il que la question ou le problème à résoudre soient énoncés avec pertinence.

NB.Ceci n’empêche pas que nous sommes, parfois, confrontés à des impasses philosophiques, à des apories qui peuvent faire naître perplexité ou désarroi.

Pour conclure, l’acte de philosopher peut être défini comme retour de la pensée sur elle-même, orientation à la fois vers soi et les autres ; prise en compte de notre rapport au monde.

Enjeu: être capable d'autonomie, c'est-à-dire de pouvoir conduire sa propre vie en pensant par soi-même.L'acte de philosopher vise la recherche d'un mieux-vivre.

CProposition de lectureC  :

Épicure (341-270 av.J.-C.), Lettre à Ménécée.

Kant: la philosophie est la " science des maximes suprêmes de l’usage de notre raison, si l’on entend par maxime le principe interne du choix entre différentes fins ".

Mais s'orienter dans sa propre pensée pour s'accomplir, vivre en accord avec soi-même, c'est reconnaître que l'acte de philosopher se fonde exclusivement sur l'amour du vrai. Autrement dit, la philosophie ne se réduit pas à des préoccupations utilitaires. Pour reprendre la définition d'Aristote, la philosophie est " la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale puisque seule elle est à elle même sa propre fin."