L’ALLÉGORIE DE LA CAVERNE

Platon, La République, Livre VII.




La Caverne - 52.4 ko

 

Atlas de la philosophie, éd. La Pochothèque, 1993, p. 40.

Albert Dürer, Apollon avec le miroir solaire                                  La Caverne : Illustration

REPÉRAGES

DEUX GRANDES OPPOSITIONS CONCEPTUELLES :

  1. L’IGNORANCE ET L’EDUCATION
  2. 1. L’IGNORANCE

    Le monde de l’obscurité.

    Celui des êtres plongés dans l’erreur, l’illusion, les apparences.

    Etres prisonniers des idées reçues, des préjugés, du sens commun, de l’opinion.

    Ce monde des apparences est déformé, fluctuant.

    Ex : les ombres projetées sur les parois bougent et se déforment sans cesse.

    Il s’agit de vains fantômes, de fantasmagories.

    Ombres de copies, c’est-à-dire d’objets fabriqués : objets réels et copies d’objets réels (statuettes, figurines).

    Ne pouvant se retourner et dialoguer, ces hommes sont incapables de saisir leur propre situation. Ils en ignorent les causes, d’où leur méprise.

    2. L’EDUCATION

    Le monde de la lumière.

    Celui des êtres éclairés : capables de discernement, pouvant avoir une vue d’ensemble. Etres en mesure d’élucider, de rendre raison. Et, ceci grâce à la dialectique, art du dialogue, de l’argumentation, du questionnement.

    L’examen critique (l’épreuve du doute) permettra précisément de remettre en cause des croyances, des valeurs.

    NB. Ne pas confondre dialectique et sophistique.

    Les sophistes sont plus préoccupés de vraisemblance* que de vérité. Ils cherchent, en effet, par le biais de la rhétorique à inculquer leur savoir en brillant; à persuader par tous les moyens oratoires.

    * qui a les apparences du vrai.

     

  3. LE SENSIBLE ET L’INTELLIGIBLE
  1. LE SENSIBLE

Tout ce qui renvoie au monde des sens, des sensations.

Connaissances sensibles, c’est-à-dire provenant du corps, des organes sensoriels.

Le sensible est par définition instable, susceptible d’infinies variations (soumis au changement, au devenir).

Nous sommes, là, dans le domaine très mouvant du subjectif et du multiple ; englués dans le monde des apparences.

Corps où s’enracinent les désirs, les passions et qui, par là-même constitue un " bourbier ".

Ces désirs sont, en effet, illimités et sans cesse renaissants. Nous subissons leur emprise.

2. L’INTELLIGIBLE

Il s’agit, ici, du monde suprasensible, d’un monde supérieur, transcendant : celui des essences.

C’est le monde lumineux de la contemplation, celui des Idées*

La véritable sagesse résidant dans la connaissance de cet intelligible.

Objectif : rechercher l’unicité, "ce qui est essentiellement un " ; accéder à l’être même des choses (à ce qu’elles sont en elles-mêmes).

Ce qui est visé, c’est la connaissance de ce qui est totalement stable, immuable, objectif et universel.

* Le Beau, le Vrai, le Bien.