L'homme
se
constitue
pour soi par son activité pratique,
parce qu'il est poussé à se trouver lui-même,
à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné
immédiatement, dans ce qui s'offre
à lui extérieurement. Il
y parvient en changeant les choses extérieures,
qu'il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il
ne retrouve que ses propres déterminations.
L'homme agit (ainsi),
de par sa liberté de sujet, pour
ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger
et pour ne jouir des choses parce qu'il y retrouve une forme extérieure
de sa propre réalité. Ce
besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit
dans les premiers penchants de l'enfant:
le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds
qui se forment dans l'eau,
admire
en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre
activité. Ce besoin revêt
des formes multiples, jusqu'à ce
qu'il arrive à cette manière de se manifester soi-même dans
les choses extérieures, que l'on
trouve dans l'oeuvre artistique. Mais
les choses extérieures ne sont pas les seules que l'homme traite ainsi;
il en use pareillement avec lui-même,
avec son propre corps, qu'il change volontairement,
au lieu de le laisser dans l'état où il le trouve.
Là est le motif de toutes les parures,
de toutes les élégances, fussent-elles
barbares, contraires au goût,
enlaidissantes, voire dangereuses.
Hegel
EXERCICE: Effectuer
les principaux repérages * * Le
vocabulaire