PISTES DE RÉFLEXION |
“ Il ne s’agit plus de peindre l’état actuel ; il convient de s’occuper d’un état meilleur à venir ”, Helvétius (dans une lettre de 1749 à Montesquieu).
Dans l’utopie, les rêves (et les fantasmes) sont minutieusement entretenus pour mieux déplier le réel, lui donner extension. Il s’agit, assez généralement, de faire fusionner les arts et les sciences.
Mais, l'utopie est aussi un levier pour agir, instrument qui permet de dessiner de nouveaux horizons. L’utopie porte en elle le désir de transformer un cadre social, religieux et/ou politique existant.
Babel
Utopistes : nom générique donné à ceux qui délient le réel par l’imaginaire.
Utopiens : sous-groupe d’utopistes méprisant – chose rare – l’or et l’argent !
Thomas More, Utopie, ou Le Traité de la meilleure forme de gouvernement , 1516
Sur Utopia pas d'impôt, pas de miséreux, pas de voleurs
« Sur Utopia il n'y a pas de monnaie, chacun se sert au marché en fonction de ses besoins. Toutes les maisons sont identiques. Il n'y a pas de serrures aux portes et chacun est contraint de déménager tous les dix ans afin de ne pas se figer dans ses habitudes. L'oisiveté est interdite. Pas de femmes au foyer, pas de prêtres, pas de nobles, pas de valets, pas de mendiants. Ce qui permet de réduire la journée de travail à six heures. »
Dans le domaine de la philosophie politique on notera :
Phalanstère
Jean-Baptiste Bodin (1817-1888)
Familistère de Guise ( il existe toujours ! )
Utopie : Lexicalement, ce qui n’est d’aucun lieu.
Le contraire même du Lieu Unique. Lieu qui, par définition, multiplierait à l’excès (autrement dit médiatiquement) de rigides modes d’emploi pour la consommation culturelle. Lieu Unique où chaque famille viendrait s’approvisionner en spectacles et... produits frais.
Problème : ou bien l’utopie est un exutoire aux passions, un refuge dans un passé mythique ou dans l’illusion ou bien c’est une fiction politique utile, un principe de progrès ?
Utopie : ce qui est mirifique et par là irréalisable. Cette autre acception est peut-être la plus commune. Est-ce une raison pour s’y tenir ?
Un rappel toutefois, est semble-t-il, nécessaire. Ne pas confondre le meilleur des mondes et ce qui peut rendre le monde meilleur.
Tout peut-il être parfaitement réglé pour le bonheur commun ?
Cf. G.Lapouge : « malheureusement, à désinfecter de la vie ce qu’elle abrite de mort, c’est la vie même qui est frappée ».