<

 

LA SAGESSE PEUT-ELLE ÊTRE RÉVOLUTIONNAIRE ?

INTRODUCTION PROPOSÉE

 

  Au premier abord relier la sagesse et le révolutionnaire paraît assez contradictoire et quelque peu osé. Nous pouvons associer la sagesse à la connaissance et à la maîtrise de soi-même. La révolution, au contraire, nous fait penser à des changements souvent de grande ampleur. Si la sagesse évoque une démarche prudente et un certain art de vivre, l’action révolutionnaire désigne une tentative pour transformer une situation sur le plan politique, culturel ou social.

         La sagesse ne vise-t-elle que la modération, le consensus (l’accord élargi entre les hommes) ? Peut-elle concourir à la transformation des mentalités et des institutions ? Suscite-t-elle la considération, le respect ou est-elle ce qui peut surprendre et déranger ? A-t-elle, enfin, une valeur strictement individuelle ou traduit-elle une exigence collective ?

 

         Il s’agit de savoir si la sagesse peut être assimilée à des actions à la fois engagées et novatrices. Cet engagement peut-il prendre des formes révolutionnaires ? Le problème est le suivant : ou bien la sagesse consiste à refuser le changement et dans ce cas elle témoigne d’un esprit conformiste ou bien elle conteste l’ordre, les valeurs établies voire les modes de pensée et de vie issus de la révolution.

         Enjeu : si ces deux termes s’avèrent totalement opposés et incompatibles cela signifierait qu’une révolution empreinte de sagesse est par nature irréalisable.