LA CONNAISSANCE DE SOI EST-ELLE PLUS FACILE QUE LA CONNAISSANCE DES CHOSES ?

INTRODUCTION PROPOSÉE

 

Je connais mes goûts, j’éprouve tel ou tel sentiment. Mon apparence physique m’est très familière. Mes désirs, mes projets me sont personnels ; ils me définissent.

Le soi s’oppose ainsi à la matérialité des choses, à leur aspect concret, tangible. En effet, tous les corps, les objets qui occupent l’espace ne sont pas moi. Ajoutons que les hommes que je rencontre me sont également extérieurs.

Le préjugé habituel consiste à croire que le moi est beaucoup plus accessible puisque je suis le seul à être capable de m’examiner en profondeur. Le fond même de mon intimité ne saurait m’échapper.

Est-ce, ici, une illusion que j’entretiens ? Puis-je saisir ce que je suis par les seuls ressorts de ma subjectivité ; par pure introspection ? Si cela m’est en grande partie impossible, la connaissance des choses est-elle plus aisée ? Puis-je totalement appréhender ce qu’une chose est « en soi ». Ne dois-je pas réexaminer la manière même dont les choses m’apparaissent ? La connaissance de soi n’est-elle pas à distinguer de la conscience de soi. Prendre conscience que je suis est-ce pour autant savoir ce que je suis ?

Il s’agit de savoir si le monde des choses m’est plus proche compte tenu que je l’appréhende de façon sensible ou si la complexité de mon être est telle que l’acte de connaissance est toujours repris, repoussé ; autrement dit limité.

La finitude nous caractérise. Il est donc capital de mieux cerner les bornes de notre connaissance et par là même de notre entendement.